La psychose à la gare

Article : La psychose à la gare
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3 juillet 2020

La psychose à la gare

Il est environ 9 heures du matin. Je suis à la gare, prêt à qui quitter N’Djamena pour mon village Gagal afin de visiter mon oncle souffrant depuis quelque temps.

À la gare, L’ambiance est à son comble, les passagers se bousculent pour arracher une place plus confortable ( bienvenue au pays de Toumaï).

De nombreux vendeurs ambulants nous proposent leurs articles en faisant de va et vient juste autour de nous.

Le chauffeur multiplie le klaxon pour inciter les retardateurs de monter le plus vite possible.

Moi, très pressé de voir mon oncle, je n’ai qu’une seule envie dans la tête, celle de quitter tôt et arriver à temps si Dieu le veut à la destination finale.

Tout à coup, j’ai entendu quelqu’un tousser et eternuer dans le bus. Un silence de cimetière s’est aussitôt installé. Chacun regarde avec méfiance son voisin. Puis subitement tout le monde s’est mis à descendre et courir dans tous les sens en scandant Corona, Corona, Corona…

Tous les passagers se sont dispersés. Les personnes autour de nous sans savoir ce qui s’est réellement passé ont pris aussi la poudre d’escampette.
C’est la panique générale à la gare.

Quelques minutes plus tard, j’ai vu un homme d’âge mûr sourire aux lèvres et canne à la main descendre doucement du bus. Il appel au calme en disant qu’il y’a rien de très grave car il n’est pas malade ni de Covid19 moins encore d’une autre maladie. Il dit aussi qu’il tousse ou éternue à chaque fois qu’il sent une odeur désagréable surtout s’il est dans un endroit serré.

Dès qu’il a fini de parler, j’ai retenu mon souffle et je me suis dit peut-être que ce qu’il est vrai. Alors, je me suis directement redirigé vers le bus sans même vérifier la véracité de ses propos.

Quelques passagers m’ont aussitôt rejoints. D’autres par contre hésitent encore de monter et sont donc restés à l’écart du bus.

Vingt minutes plus tard, tout est rétabli dans l’ordre comme auparavant. Tous les passagers ont regagné leurs places à l’exception d’une quinquagénaire et sa fille qui sont encore sous le choc et qui refusent catégoriquement de monter.

Malgré les nombreuses tentatives du chauffeur et de certains passagers qui essaient de convaincre la dame, cette dernière dit que pour elle et sa fille l’aventure du voyage se termine ici, alors c’est pas la peine d’insister.

Finalement, le chauffeur n’a pas d’autre choix que de les laisser partir sans elles.

Je sais pas pour les autres, mais pour moi, cette journée est une expérience particulière que je suis pas prêt de l’oublier facilement. Car elle m’a permis de connaître tant des choses sur moi-même en particulier et sur la vie en général.

Alors à très bientôt pour un autre récit.

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Commentaires

Abba Issa fressou
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Très bon récit de voyage frangin.
Beaucoup du courage pour la suite de l'aventure.

leblogdabakar
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Merci mon frère.